Amazon et Facebook s’intéressent de près à la diffusion des événements sportifs. Rude concurrence pour les FAI.
La presse française s’est fait un plaisir de relayer les sommes impressionnantes versées par les différents opérateurs de téléphonie et leurs partenaires pour acquérir les droits de diffusion des principaux événements sportifs. Mais on sait moins qu’après d’âpres négociations, la société de Mark Zuckerberg a signé un accord avec la NFL (la ligue de football américain) pour diffuser gratuitement sur Facebook des résumés de tous les matchs. Une aubaine pour les deux parties qui pourront, dans le cas de la NFL, voir ses audiences augmenter et pour Facebook compter sur les nouvelles rentrées publicitaires que ce type de programme ne manquera pas de générer.
Bientôt le championnat anglais ?
Facebook ne compte évidemment pas s’arrêter là et négocierait actuellement les droits de la Premiere League, le championnat anglais. Il n’est d’ailleurs pas le seul puisque Amazon tente également d’acquérir ces droits. Le géant du commerce en ligne, qui s’impose de plus en plus dans l’audiovisuel, espère bien enrichir son offre et proposer à ses (futurs) abonnés le championnat de foot le plus populaire au monde. Pour l’instant, ces négociations se sont soldées par une fin de non-recevoir de la part de la Premiere League qui ne semble pas vouloir céder les droits mondiaux de son championnat. Cette déconvenue n’est pas la première rencontrée par les géants de l’internet puisque Facebook, encore lui, s’est vu refuser le droit de diffuser le championnat indien de cricket aux 241 millions d’abonnés en dépit d’une offre de 500 millions de dollars !
Un match couru d’avance ?
Il ne fait aucun doute que les Gafa finiront par s’imposer sur ce marché, fort de leur puissance financière, mais aussi d’une audience globale. Quelle fédération sportive peut résister longtemps aux sirènes des centaines de millions d’utilisateurs de Facebook ou d’Amazon. Avec Twitter les géants du Web constituent des leviers d’audience importants pour ces championnats et des sources de revenus complémentaires. L’inflation des droits sportifs et la montée du streaming illégal rendent l’équation économique de plus en plus problématique pour les chaînes TV traditionnelles. La concurrence des Gafa pourrait achever de les écarter de ces programmes, pourtant gros pourvoyeurs d’audiences. Plus que les FAI, aux moyens financiers limités par leur implantation nationale, les Gafa doivent craindre la montée en puissance de leurs homologues chinois, les BATX (Baidu, Alibaba, Tencent et Xiaomi) et leur marché intérieur de 1,3 milliard de consommateurs.